Pompes alternatives
Sommaire de la page:
Principe et description
Cette
technologie utilise
les variations de volume provoquées par le déplacement d'un piston
dans un cylindre. Le piston est relié à un système "bielle-manivelle"
entraîné par un moteur. La tête du cylindre est munie de
clapets, l'un permettant l'admission du liquide, l'autre permettant son
échappement.
Ces déplacements, alternativement dans un sens ou dans l'autre,
produisent des phases d’aspiration et de refoulement.
Quand le piston est repoussé le liquide est refoulé : il y a
fermeture du clapet d'admission et ouverture du clapet de refoulement.
Lorsque le piston est retiré, le liquide est aspiré provoquant la
fermeture du clapet de refoulement et l'ouverture du clapet
d'aspiration.
Réglage du débit
Le débit est relativement faible comparé à une pompe centrifuge, limité par la taille des pistons et leur vitesse de déplacement. Le débit est parfaitement prévisible et précis puisque ne dépendant que de la course et la vitesse du piston. Cette caractéristique permet d'utiliser ce type de pompe pour l'injection d'additifs ou de réactifs chimiques. Elles sont alors appelées pompes doseuses. Le débit est ajusté en agissant sur la course du piston ou sur la vitesse de rotation du moteur d'entraînement. Une vanne de réglage sur le circuit aval n'aurait aucun effet sur le débit.
Précautions d'utilisation
Le débit est assuré précisément tant que l'étanchéité du
piston et des clapets est assurée, tant qu'aucune bulle de gaz n'est
présente dans
la chambre, et tant que la pression dans le circuit aval est supérieure
à celle du circuit amont:
- si le piston n'est pas étanche, une partie du
liquide refoulé le sera derrière le piston et non hors de la
chambre, faussant le débit réellement refoulé. Les liquides chargés de
solide devront être véhiculés par une pompe à membrane pour protéger le
piston.
- si une bulle de gaz est présente dans la chambre,
elle se dilatera lors de la phase d'aspiration et se comprimera lors de
la phase de refoulement; cette variation de volume de la bulle de gaz
se fera au détriment du mouvement de liquide. Le débit réel de la pompe
sera réduit et peut même devenir nul.
- les clapets d'admission et refoulement sont tous
deux passant dans le même sens. Si la pression aval est supérieure à la
pression amont, les clapets empêchent le retour en arrière du liquide si
ils sont étanches. Si la pression amont est supérieure à la pression
aval, le liquide pourra traverser la pompe indépendamment du mouvement
du piston. Dans une telle circonstance il faudra installer un clapet de
charge en aval de la pompe.
Protection contre les surpressions
La pression au refoulement peut être très élevée et seulement limitée par le couple maximum de l'entraînement. C'est pourquoi il est souvent nécessaire de protéger le circuit aval par un organe limiteur de pression (disque de rupture ou soupape). Il devra être capable d'évacuer le débit maximum dont la pompe est capable.
Atténuation des pulsations
Il existe des pulsations importantes au refoulement : on peut les atténuer en utilisant des dispositifs d'amortissement (bouteille anti-pulsatoire) disposés sur le circuit aval. On peut aussi utiliser plusieurs pistons en parallèle (plusieurs têtes) décalés dans leur cycle, éventuellement entraînés par le même moteur.
Pompes à membrane
Une membrane peut être installée
entre le piston et le fluide à pomper. Le piston agit alors sur un
fluide tampon qui transmet le mouvement à la membrane. La membrane sera
alors elle
aussi animée d'un mouvement alternatif qu'elle transmettra à son tour
au fluide procédé au même rythme que le piston lui-même. Ainsi équipée
cette pompe
pourra être utilisée sur des fluides corrosifs ou chargés de solides.
NPSH requis
Les pompes alternatives à piston étant particulièrement sensibles à la présence de bulle de gaz à l'aspiration, il est particulièrement important de respecter le NPSH requis par le système pour éviter toute vaporisation ou dégazage du liquide.La dépression créée par le fonctionnement de la pompe est due aux phénomènes suivant:
- perte de charge due aux frottements dans la ligne d'alimentation
- perte de charge due aux frottements dans les clapets d'admission
- accélération du liquide dans la ligne d'alimentation
Les calculs de perte de charge par frottement doivent être fait en tenant compte du caractère non continu du débit. La perte de charge maximale sera obtenue pour la vitesse maximale du liquide. Pour simplifier on considérera une évolution sinusoïdale du débit. La vitesse maximale du liquide sera donc:
Vmoy: vitesse moyenne du liquide dans la tuyauterie (m/sec)
Vmax: vitesse maximum du liquide dans la tuyauterie (m/sec)
γ: accélération du liquide dans la tuyauterie (m/sec2)
n: pulsation de la pompe (1/sec)
π: 3,1416
ρ: masse volumique du liquide (kg/m3)
δP: dépression (Pa)
L: longueur de la tuyauterie d'aspiration
Exemple de calcul:
Soit une pompe alternative à piston dont la pulsation est 1 coups/sec débitant 900 litres/h de liquide de masse volumique 1000kg/m3 et de viscosité 1 cpo.La tuyauterie d'aspiration a un diamètre de 25mm
La vitesse moyenne du liquide est de 0,5m/sec
La vitesse instantanée maximum est de 1,57 m/sec
A cette vitesse maximum la perte de charge par frottement est de 0,3m de colonne de liquide
L'accélération du liquide dans la tuyauterie est de 10m/sec2
La dépression nécessaire pour provoquer cette accélération est de 20000Pa soit 0,2 bars ou encore 2m de colonne de liquide
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