Les pompes à vide doivent aspirer la phase gazeuse
excédentaire d'une installation afin de maintenir sa pression interne à
la valeur souhaitée. Cette phase gazeuse peut être constituée de gaz de
procédé, mais le plus souvent elle est constituée d'air qui pénètre
dans l'installation sous vide par les défauts d'étanchéité.
Les
pompes à vide sont en fait des compresseurs aspirant le gaz à une
pression variable (la pression du procédé à maintenir sous vide) et le
refoulant à une pression constante, souvent la pression atmosphérique.
La plupart des technologies de compresseur sont utilisables comme pompe
à vide.
Les pompes à vide elles même ont souvent besoin pour
fonctionner, d'équipements associés tels que ballons de désengagement,
condenseur et réfrigérant, ..., le tout fonctionnant comme une unité
autonome, souvent dimensionnée et assemblée par un même fournisseur. On
parlera alors de groupe de vide pour désigner cet ensemble.
Niveau de vide
Selon le degré
de
vide souhaité et le type de gaz à éliminer, on distingue deux grandes fonctions
:
- Les pompes à vide primaire sont capables de créer une pression plus basse que la pression
atmosphérique, mais supérieure à 10-2 Pa. Elles fonctionnent
généralement par compression volumétrique ou par éjection
d'un fluide
entrainant.
- Les pompes à vide secondaire sont capables de créer
un
vide plus poussé ou un ultra-vide, c'est-à-dire une pression plus
basse
que 10-2 Pa. Elles fonctionnent généralement par transfert
cinétique
ou par capture des molécules de gaz. Elles nécessitent l'utilisation
d'une
pompe primaire en amont.
Pompes à vide primaire
Les pompes à vide peuvent être classées sous deux catégories:
- les pompes sèches
- les pompes à vis
- les pompes à lobes
- les pompes humides nécessitant l'usage d'un liquide pour l'étanchéité, le refroidissement, .... Les plus courantes sont:
- les éjecteurs
- les pompes à anneau liquide
- les pompes lubrifiées
Les
pompes humides mettent en contact le gaz aspiré avec un liquide qui
peut en dissoudre certains composants. Il peut s'en suivre les
inconvénients suivants:
- encrassement
- augmentation de la tension de vapeur du liquide
- création d'un effluent pollué
Les
pompes sèches nécessite un ajustement mécanique très précis pour éviter
tout contact entre les pièces métalliques en mouvement tout en
maintenant une bonne efficacité volumique. De plus la température
interne doit être maîtrisée pour éviter toute dégradation du gaz
véhiculé (polymérisation, décomposition, inflammation, ...).
Ejecteur
Un
éjecteur utilise un fluide moteur à haute pression pour entraîner un
fluide aspiré à basse pression. Les deux fluides mélangés sont
déchargés à une pression intermédiaire.
Les fluides employés peuvent être:
- des liquides (trompe à eau, ...)
- des gaz (éjecteurs à vapeur, à air)
Le
taux de compression d'un éjecteur étant en pratique limité, il est
nécessaire pour obtenir des pressions très basses, d'associer plusieurs
éjecteurs monté en série. La sortie de fluide moteur de l'un des éjecteurs est reliée à l'aspiration du suivant.
Si
le fluide moteur est de la vapeur, afin de minimiser le débit à
aspirer, on intercale en les deux éjecteurs, un condenseur, qui
éliminera la majeur partie de la vapeur.
Pompe à anneau liquide
Un
rotor muni de palettes radiales, est excentré dans une enceinte
cylindrique. Les palettes sont fixes, mais leur extrémité plonge dans
un liquide. En tournant, le rotor entraîne avec lui le liquide qui
forme un anneau plaqué sur la paroi de l'enceinte.
Le liquide peut être de l'eau, une huile, ..., de faible viscosité, et exempt de matière abrasive.
Des
ouïes pour le transfert du gaz sont ménagées près de l'axe du rotor.
Les palettes isolent ainsi un volume de gaz dont le volume varie selon
la position du rotor; à proximité de l'ouïe d'entrée du gaz, le volume
de gaz est en expansion, tandis qu'il se contracte près des ouïes de
refoulement.
Le liquide doit être alimenté en permanence, et est
refoulé avec le gaz. Un ballon séparateur doit être installé sur le
refoulement. Le liquide récupéré peut être recyclé vers le compresseur;
il devra alors être refroidi dans un échangeur.
C'est un compresseur volumétrique. Le débit de gaz est proportionnel à la vitesse de rotation.
Le
vide maximum qui peut être atteint, c'est-à-dire la pression minimale à
l'aspiration, ne peut pas être inférieure à la tension de vapeur du
liquide constituant l'anneau. Pour limiter la vaporisation du liquide,
celui-ci devra être maintenu à une température la plus basse possible.
Si un constituant du gaz aspiré peut se dissoudre dans le liquide de
l'anneau, celui-ci devra être purgé et renouvelé.
La pression peut
être aussi basse que 30 mbars avec de l'eau ou 10 mbars avec une huile;
une pompe à vide mécanique ou un éjecteur peut lui être associé pour
des pressions plus basses.
Pompe rotative à piston ou palettes
Selon
un principe similaire aux pompes à anneau liquide, un piston excentré
ou un rotor excentré muni de palettes mobiles, tourne dans une cavité
cylindrique. Le contact avec la paroi est lubrifié et enferme de
manière étanche un volume de gaz en expansion proche de l'ouïe
d'aspiration et en contraction proche de l'ouïe de refoulement.
Une
pression aussi basse que 0,001 mbars peut être atteinte. L'huile de
lubrification peut se charger en composants provenant du gaz procédé
aspiré, et doit alors être renouvelée pour maintenir les performances
de la pompe.
Pompe à vis
Deux vis
de pas inverse, l'une mâle et l'autre femelle, montées côte à côte et
s'imbriquant l'une dans l'autre, tournent de manière parfaitement
synchronisée, en sens inverse.
Elles enferment entre leurs filets, un volume gazeux qui est véhiculé d'une extrémité à l'autre de la vis.
Les
vis sont ajustées pour ne jamais se toucher; elles peuvent donc être
lubrifiées ou non. La lubrification permet une meilleure efficacité
volumique (meilleure étanchéité entre les vis), mais l'absence de
lubrification permet d'éliminer la contrainte du traitement de
dépollution et de recyclage du lubrifiant.
Pompe à lobes «Roots»
Deux rotors tournent en sens inverse, de manière parfaitement synchronisée, dans le corps du compresseur.
Leur
forme est telle qu'une poche de gaz est enfermée entre chaque rotor et
le corps du compresseur, qui est transférée de l'aspiration vers le
refoulement au cours du mouvement de rotation. Le faible jeu au point
de contact des deux rotors interdit le retour du gaz depuis le
refoulement vers l'aspiration.
Guide de sélection d'un groupe de vide
Pour
les débits élevés (5000 à 50000 m3/h) et une pression à maintenir
supérieure à 50 mbars, les pompes à anneau liquide sont préférées si le
risque de contamination du liquide est faible ou acceptable. Une pompe
à vis sera préférée si la contamination du fluide d'étanchéïté n'est
pas acceptable.
Pour des débits inférieurs à 5000 m3/h et une
pression à maintenir entre 10 et 50 mbars, une pompe volumétrique sèche
ou éventuellement lubrifiée sera choisie pour son faible coût.
Pour
des pressions entre 0,1 et 20 mbars, une pompe sèche ou un éjecteur à
vapeur, si de la vapeur motrice est disponible, seront choisis.
Une configuration mèlant différentes technologies, en plusieurs étages, est souvent recommandée: