Les plateaux de colonnes
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Plateau à courants croisés
Les plateaux peuvent être:
- "à courants croisé": le liquide s'écoule horizontalement sur chaque plateau et donc perpendiculèrement au gaz. Le liquide passe d'un plateau vers l'autre par des descentes
- "à contre courant" ou "dual flow": ce sont des plateaux perforés, dont les trous sont suffisament gros pour permettre le passage simultané du liquide vers le bas et la vapeur vers le haut.
Les plateaux sont tous constitués de:
- une sole horizontale permettant de retenir le liquide
- un dispositif permettant le barbottage de la vapeur ascendante
- un déversoir et descente pour faire transiter le liquide d'un plateau vers le plateau immédiatement inférieur.
- des
barages en sortie pour maintenir un niveau liquide suffisant
sur le plateau, et parfois en entrée pour empêcher le passage à
contre-courant de gaz par les descentes.
Outre le type de cheminement du liquide, le dispositif pour faire barbotter la vapeur est la caractéristique principale pour différencier les types de plateaux; les plus classiques sont:
- les plateaux à cloches
- les plateaux perforés
- les plateaux à clapets flottants (ou mobiles)
- les plateaux à clapets fixes
Les
phénomènes redoutés qui peuvent dégrader l'efficacité du plateau, et
pour lesquels une conception adaptée est nécessaire, sont:
- l'entraînement excessif de liquide avec la vapeur s'échappant du plateau
- le pleurage de liquide à travers le dispositif de barbottage (pour les plateaux à courants croisés)
- le moussage excessif du liquide sur le plateau, traversé par le gaz
- l'engorgement des descentes par du liquide ou de la mousse
- l'encrassement par des dépôts solides ou des polymérisations
- les passages préférentiels de vapeur ou de liquide
Sur
les plateaux à courants croisés, l'écoulement du liquide
horizontalement sur le plateau se fait avec une certaine perte de
charge qui se traduit par un niveau liquide supérieur près de l'entrée,
et décroissant progressivement jusqu'au barrage de sortie. En
conséquence, la vapeur traversera plus facilement le plateau près de la
sortie liquide (où l'épaisseur de liquide à traverser est moindre) que
vers l'entrée.
Pour limiter ce phénomène et la perte d'efficacité du plateau qui en
découle, sur les colonnes de fort diamètre, le cheminement du liquide
est réparti sur plusieurs passes.
Les plateaux classiques doivent être espacés de 40 à 60cm.
Types de plateaux
Les plateaux à
cloches (Bubble cap trays)
font
partie des plus anciens types de plateaux. Ils étaient déjà en usage
dans l'industrie du 19ème siècle. La sole du plateau est persée de
trous équipés d'une cheminée et surmontés d'une cloche. La cloche est
munie à sa base de fentes pour faire buller le gaz dans le liquide.
Aujourd'hui ils restent utiles lorsque l’efficacité
doit être maintenue pour un très faible débit liquide, ou lorsque le
débit de gaz ou de vapeur varie dans de grandes proportions.
Correctement construit et installé, aucun pleurage du liquide n'est à
redouter.
La perte de
charge est relativement élevée en raison du niveau important de liquide
nécessaire.
Les plateaux à cloches sont coûteux à construire
Les plateaux perforés (Sieve trays) sont
particulièrement peu coûteux à construire, mais ne sont efficace que
dans une faible plage de débits autour des conditions pour lesquelles
ils ont été dimensionnés. Pour les services encrassant ils peuvent être
conçus sans descente (downcomer), le liquide circulant alors
exclusivement par les perforations du plateau (Dual flow trays).
L’efficacité est alors moindre.
Les plateaux à
clapets flottants (Floating valve trays)
sont particulièrement adaptés aux applications présentant
une
large plage de débit de fonctionnement. Grâce à leur capacité à
s’adapter au débit de gaz, ils conservent une efficacité élevée sur une
plage de fonctionnement plus large que les plateaux perforés (Sieve
trays). La forme des clapets peut varier selon les fournisseurs. Ils
peuvent être ronds ou rectangulaires, créer un effet venturi pour
réduire leur perte de charge, être enfermés dans une cage (Caged
valves), ...
Les plateaux à
clapets fixes (Fixed valve trays)
combinent les propriétés des plateaux perforés et des clapets
flottants. Leur but est d’orienter horizontalement le flux gazeux
traversant le plateau. Ils autorisent une plus large plage de débits
que les plateaux perforé et sont plus robustes que les clapets
flottants.
Les plateaux peuvent être montés individuellement
dans
les colonnes de diamètre suffisant pour permettre une circulation
de personne à l’intérieur. Pour des colonnes de trop faible diamètre
(<1 mètre),
les plateaux peuvent être assemblés sous forme de cartouches, qui
seront glissées à l’intérieur du fût de la colonne. Le nombre de
plateaux est limité à cinq par assemblage, maintenus ensemble par des
tirants et des entretoises. La colonne est alors constituée de tronçons
munis d'une bride aux extrémités. Une cartouche de plateaux peut être
glissés par chaque extrémité d'un tronçon de colonne. La colonne peut
être constituée de plusieurs tronçons mis bout à bout.
L'efficacité des plateaux est évaluée en comparant le nombre
d'étages théorique réalisé au nombre de plateaux réellement installés.
Cette efficacité va de 60% à plus de 100% selon le type d'application.
Les plateaux dit « haute capacité » sont des conceptions propres à chaque fournisseur. Ils sont souvent basés sur l’une des conceptions classiques précédentes, optimisée pour accroitre la capacité hydraulique. Les optimisations portent principalement sur l’augmentation de l’aire de passage du gaz ou la réduction des entrainements liquides.
Leur efficacité est améliorée et ils acceptent un espacement plus
réduit. On peut citer:
- MD Trays de UOP
- Nyes de Glitch
- Ripple-Tray de Stone & Webster
Le
diamètre des colonnes augmente avec le débit de gaz ou de vapeur,
rendant plus difficile l'écoulement du liquide sur le plateau. La
charge liquide des plateaux augmente plus vite que le débit de gaz.
Pour diminuer les résistances à l'écoulement du liquide, celui-ci est
fractionné. On parle de plateaux multipasses (2 ou 4 passes
principalement). Mais la géométrie de la colonne fait que dans les
plateaux à 4 passes ou plus, le fractionnement de l'écoulement liquide
n'est pas parfaitement symétrique. L'efficacité de la colonne s'en
trouve diminuée.
Capacité des plateaux
La capacité d’un plateau peut être limitée pour plusieurs
raisons pouvant être liées au débit vapeur ou au débit liquide. Les
critères souvent évalués sont les suivants; leur désignation en anglais
est souvent utilisée:
- Engorgement (Jet flood)
- Fluidisation (Entrainment limits)
- Perte de charge (Pressure drop)
- Pleurage (Weeping)
- Régime de bulle (Spray transition ou Blowing dry)
- Hauteur dans les descentes (Downcomer back-up)
- Vitesse dans les descentes (Downcomer inlet velocity)
- Charge du barrage de sortie (Weir loadings)
- Temps de séjour dans les descentes (Downcomer residence time)
Les limitations du débit vapeur sont :
La
fluidisation :
la fluidisation tient au fait que même sans interne, dans la colonne
vide, à partir d’une certaine limite les gouttes de liquide sont
entrainées vers le haut par le gaz. Les forces exercées par le gaz
égale les forces de gravité sur les gouttelettes.
Le jet
flooding :
correspond à un entrainement massif de liquide d’un plateau vers le
suivant au dessus. Cela peut aussi être vu comme le débit de gaz pour
lequel la hauteur de mousse au dessus du plateau égale l’espace
disponible entre les plateaux.
Les limitations dues au débit liquide sont :
Chocking dans la descente
Niveau dans la descente
Un
diagramme de performance, avec la charge liquide en abscisse et la charge vapeur en
ordonnée, illustre le domaine de fonctionnement efficace
des internes d’une colonne.
Les différentes limites sont portées sur le
diagramme . Les limites du domaine de fonctionnement sont
généralement :
La courbe à jet flood constant (80% par exemple) qui défini
généralement la charge maximum en vapeur
La courbe de limite du régime de bulle (spray transition) qui défini le
débit minimum de liquide
Le débit maximum de liquide par unité de longueur de barrage (30
l/m/sec par exemple) qui défini le débit maximum de liquide
La perte de charge plateau sec (40 à 50mm de colonne d’eau) qui défini
le débit minimum de gaz
La courbe à hauteur dans la descente constante (60% par exemple)
La courbe à vitesse dans la descente constante (0,1 m/sec par exemple)
Idéalement, tous les cas de fonctionnement d'une colonne doivent se
situer à l'intérieur du domaine de fonctionnement optimum des internes.
Limites de capacité des plateaux
Limite d'engorgement (Jet flood)
L'engorgement correspond à un entrainement massif de liquide d’un plateau vers le suivant au dessus. Cela peut aussi être vu comme le débit de gaz pour lequel la hauteur de mousse au dessus du plateau égale l’espace disponible entre les plateaux. On limite généralement le débit de gaz à 80% de la limite d'engorgement.Le débit de gaz admissible à la limite d'engorgement dépend de la technologie de plateau (perforé, clapets fixes, clapets mobiles, ...)
Fluidisation (Entrainment limit)
La fluidisation tient au fait que même sans interne, dans la colonne vide, à partir d’une certaine vitesse de gaz, les gouttes de liquide sont entrainées vers le haut. Les forces exercées par le gaz égalent alors les forces de gravité sur les gouttelettes.Perte de charge (Pressure drop)
La perte de charge d'un plateau est la somme de la perte de charge due au passage du gaz au travers des orifices, plateau sec, et de la hauteur de liquide à vaincre sur le plateau.Une perte de charge maximum peut être contraignante dans les opérations sous faible pression.
Une perte de charge minimum (40 à 50 mm col d'eau sur le plateau sec) est nécessaire pour assurer une répartition homogène du gaz au travers du plateau.
Pleurage (Weeping)
Les plateaux perforés ou à clapets permettent au liquide de s'écouler par les ouvertures de distribution du gaz en cas de débit de gaz insuffisant. Le liquide s'écoulant ainsi, parvient au plateau inférieur sans avoir été mis en contact avec le gaz. De plus, cela peut conduire à un niveau liquide trop faible sur le plateau, favorisant les entrainements par le gaz vers le plateau supérieur. Pour ces différentes raisons, l'efficacité du plateau est dégradée.Le pleurage est généralement considéré comme excesif s'il occasionne une perte d'efficacité supérieure à 10%.
Régime de bulle (Spray transition)
En fonctionnement normal, lorsque le niveau liquide est suffisant, le gaz forme des bulles dans le liquide séjournant sur le plateau. En cas de niveau liquide insuffisant, le régime de bulles est remplacé par un régime de pulvérisation qui favorise l'entrainement de liquide. Ce régime s'établie généralement si le débit d'alimentation en liquide est insuffisant.Hauteur liquide dans les descentes (Downcomer back-up)
En fonctionnement, une certaine hauteur de liquide s'établit dans les descentes. Celle-ci résulte de la perte de charge sur le plateau et dans le barrage de sortie. Un taux d'aération du liquide (fraction du volume occupé par du gaz entrainé) augmente cette hauteur. Lorsque la hauteur de liquide dans la descente est équivalente à l'espace entre les plateaux, le liquide n'est plus correctement évacué et peut s'accumuler sur le plateau.Vitesse dans les descentes (Downcomer inlet velocity)
Quand les descentes sont de section insuffisante pour permettre une bonne séparation du gaz entrainé, un niveau liquide excessif est favorisé. Une valeur maximum de 0,15 à 0,20 m/s est souvent recommandée.Certains fabricants de plateaux préfèrent utiliser la notion de temps de séjour dans les descentes.
Dans les deux cas on doit tenir compte de la capacité du système à former des moussages. Pour cela, un facteur empirique est appliqué. Il varie de 0,3 pour un système très moussant à 1,0 pour un système peu ou pas moussant.
Charge du barrage de sortie (Weir loadings)
La charge du barrage de sortie contribue à la hauteur de liquide sur le plateau.Votre avis est précieux pour améliorer ce site.
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