La vapeur d'eau est un des fluides thermiques les plus
utilisé dans les industries de procédé, pour le chauffage ou comme
fluide moteur (entrainement de pompes ou d'alternateurs). Elle est
produite par vaporisation d'eau dans des générateurs utilisant, le plus
souvent, des combustibles comme source d'énergie primaire. Elle est
parfois également produite en complément, en refroidissant des flux
issus d'un procédé.
La vapeur est produite et distribuée:
- à l'état saturé pour les usages purement thermiques
- à l'état surchauffé pour les usages moteurs
Chaudières à tubes de fumée
Un faisceau de tubes
est immergé dans un bain d'eau. Les fumées de combustion cheminent à
l'intérieur des tubes et l'eau entre en ébullition à l'extérieur.
Elles
sont généralement disposées horizontalement avec le dégagement de la
vapeur en partie haute. Le cheminement de fumées peut être à deux,
trois voire quatre passes. Si le nombre de passes est deux ou quatre,
la sortie des fumées sera coté brûleur, tandis qu'elle sera sur le coté
opposé si le nombre de passes est de trois. Le but, en augmentant le
nombre de passes, est d'augmenter le rendement de la chaudière par une
meilleure récupération de la chaleur.
Pour certaines applications, elles peuvent aussi être disposées verticalement, les tubes disposés en forme de serpentin.
Dans
cette conception, c'est l'enveloppe externe, d'un diamètre important
qui est soumise aux plus fortes pressions. c'est pourquoi ce type de
chaudière est généralement destiné aux capacités faibles à moyennes (0,5 à 30 t/h) et
aux pressions modérées (jusqu'à 20 bars) . Pour de fortes capacités et hautes pressions,
on préfèrera des chaudières à tube d'eau.
Principaux avantages des chaudières à tubes de fumée
- équipement compact, livré entièrement monté et testé, peu coûteux
- tubes droits aisés à entretenir
- sa forte capacité en eau (1,5t pour 1t/h de vapeur) permet d'espacer la surveillance des dosages de produits de traitement.
- et de répondre sans risque de niveau d'eau trop bas, aux augmentations de besoin de vapeur du réseau.
- la large section de dégagement de la vapeur favorise la production d'une vapeur sèche
Principaux inconvénients
- l'encombrement au sol est important
- la conception limite les débits de production et les pressions de travail.
- la production de vapeur surchauffée nécessite un coûteux surchauffeur additionnel
Chaudières à tubes d'eau
L'eau en ébullition est disposée à l'intérieur des tubes tandis que les fumées cheminent à l'extérieur. Les tubes sont reliés à:
- un collecteur supérieur qui assure la séparation entre l'eau et la vapeur,
- un collecteur inférieur qui recueille les boues précipitées, et dont on extrait les purges.
Les tubes peuvent classiquement disposés en "A", en "D" ou en "O"
Type "A"
Se
caractérise par un unique collecteur supérieur pour la génération de
vapeur et deux collecteurs inférieurs pour recueillir et purger les
boues. Entre les deux, deux faisceaux de tubes, symétriques. Le brûleur est disposé au centre du dispositif.
La
large ouverture en partie inférieure qu'autorise la disposition en "A",
en fait une configuration idéale pour l'utilisation de combustibles
solides.
Type "O"
Se caractérise par un unique collecteur
tant pour la génération de
vapeur que pour recueillir et purger les
boues. Entre les deux, deux faisceaux de tubes, symétriques. Le brûleur
est disposé au centre du dispositif. Les gaz de combustion, à
l'extrémité de la chambre de radiation se divisent en deux courants
cheminant latéralement au travers des faisceux de tubes en convection.
Le plancher inférieur de la zone de radiation est équipé d'solants
réfractaires pour protéger le collecteur inférieur des fortes
radiations thermiques.
Cette configuration est adaptée aux combustibles liquides ou gazeux.
Type "D"
Principaux avantages des chaudières à tubes d'eau
- autorise un fonctionnement à pression et température élevées (jusqu'à 200 bars et 500°C)
- permet la production de vapeur surchauffée par la simple addition de tubes dédiés à la surchauffe.
- variations de charge rapides et sur une grande amplitude
Principaux inconvénients
- la
faible quantité d'eau en circulation (0,5 t pour 1t/h de vapeur
produite), oblige à une surveillance accrue des dosages de produits de
traitement.
- en
raison de sa faible inertie, la capacité d'alimentation en eau doit
répondre aussi rapidement que la demande supplémentaire en vapeur.
Récupérateurs de chaleur de procédé
De
nombreux procédés opérant à température élevée génèrent des flux
(sortie de réacteurs par exemple) qu'il faut ensuite refroidir afin de
poursuivre les traitements de séparation, purification, stockage,
....L'énergie thermique contenue dans ces flux peut souvent
permettre la production de vapeur qui sera réutilisée ailleur dans
le procédé. La pression de la vapeur produite dépendra du niveau de
température du flux à refroidir.
Le flux procédé à refroidir
traversera coté tubes un échangeur tubulaire horizontal. Le coté
calandre sera noyé par l'eau en ébullition. L'échangeur sera surmonté
d'une nourisse d'eau de chaudière/collecteur de vapeur. Deux groupes de
tuyauteries relient les deux éléments: l'un pour amener l'eau vers la
calandre l'échangeur; l'autre pour évacuer la vapeur produite. Les
écoulements sont gravitaires et un mouvement de thermosyphon s'établi
entre les deux éléments. Une même nourisse/collecteur peut être commune
à plusieurs échangeurs récupérateurs de chaleur, à la condition que les
niveaux de température et les élévations soient semblables.
La
pression de la vapeur produite dépend de la température finale du
fluide refroidi. Pour ne pas augmenter démesurément la surface
d'échange, viser une température finale environ 20°C supérieure à la
température d'ébullition de l'eau à la pression de la vapeur produite.
La
vapeur produite sera sèche si les séparateurs de vésicules liquides
sont correctement choisis, mais saturée. Une surchauffe de cette vapeur
est parfois possible dans un échangeur dédié placé en amont du
générateur de vapeur. C'est souvent l'usage de la vapeur produite qui dicte la configuration du générateur.
Récupérateurs de chaleur de condensation
Les
opérations de distillation sont d'importants consommateurs de chaleur.
La chaleur apportée au rebouilleur doit être éliminée au condenseur en
quantité sensiblement identique. Si le niveau de température le permet,
il peut être avantageux de produire de la vapeur au consenseur.
La
température de condensation généralement inférieure à 200°C, ne permet
de produire qu'une vapeur à assez basse pression. Celle-ci sera saturée
car aucun moyen de surchauffe n'est disponible sur l'installation de
distillation elle-même. Cette vapeur ne pourra être utilisée que pour
des usages thermiques.
Un vaporiseur de type kettle
est l'équipement souvent employé pour générer la vapeur dans cette
application. La condensation du procédé est réalisée à l'intérieur des
tubes de l'échangeur.
Economiseurs d'installations de combustion
Les
fours de procédé sont destinés à chauffer des flux liquides ou gazeux à
des températures supérieures à ce que permettent les fluides
caloporteurs courants (vapeur, fluides organiques, ...).
Dans un four
le fluide procédé est chauffé directement par la flamme ou les fumées
de combustion. Le combustible peut aussi bien être liquide que gazeux.
On distingue essentiellement deux zones d'échange thermique:
- - la zone de radiation
- C'est
la chambre où a lieu la combustion. La température est très élevée,
proche de la température de la flamme. C'est dans cette zone que sont
disposés les tubes destinés à chauffer le fluide procédé à la
température désirée.
- - la zone de convection
- Les fumées
issues la zone de radiation la traverse avant d'être rejetés à
l'extérieur. La chaleur contenue dans ce gaz est encore très élevée et
peut être récupérée. La température baissant, le transfert thermique
par radiation diminue. Le transfert thermique par convection devient
prépondérant.
La récupération de chaleur en zone de convection peut être utilisée pour:
- préchauffer le fluide du procédé avant son entrée en zone de radiation
- préchauffer tout autre fluide du procédé
- générer de la vapeur
- ...
La
récupération de chaleur en zone de convection peut être fractionnée sur
plusieurs faisceaux opérant à des niveaux de température décroissants
de bas en haut. On recherchera toujours à rejeter les fumées à une
température la plus basse possible afin de maximiser le rendement
thermique de l'opération. Si de la vapeur est produite, une
configuration classique consiste à préchauffer l'eau alimentaire dans
le faisceaux le plus élevé pour récupérer la chaleur disponible à basse
température, et générer la vapeur dans un faisceau situé plus bas pour
bénéficier d'un niveau de température des fumées compatible avec la
température de la vapeur désirée.