Transfert thermique en ébullition
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La vaporisation d'un liquide nécessite beaucoup plus de chaleur qu'un simple échauffement. Par exemple, il faut 50 fois plus de chaleur pour vaporiser un kg d'eau que pour élever sa température de 10°C.
L'ébullition se produit donc en général à proximité immédiate
de la surface chauffante.
Tant
que flux de chaleur est faible, ou que la température du fluide est
éloignée de sa température d'ébullition, le fluide s'échauffe seulement
et est naturellement renouvelé à la surface chauffante par un mouvement
de convection.
La formation de bulles de vapeur ne se produit que
pour des flux de chaleur élevés et lorsque le fluide est proche de sa
température d'ébullition.
Régimes d'ébullition
Dans un rebouilleur on distingue différents modes de transfert
de chaleur vers le liquide à vaporiser:
- la convection
- la nucléation
- le film

La
convection correspond au réchauffage du liquide avant qu'il
n'atteigne sa température d'ébullition. L'échauffement local d'une
partie du liquide au voisinage de la surface chaude provoque une
diminution de sa masse volumique. La différence de densité avec le
liquide froid environnant provoque un mouvement au sein du liquide
tendant à éloigner de la surface chauffante le liquide chaud pour céder
la place à du liquide froid. Ce phénomène est nommé la convection
naturelle.
La
nucléation correspond à la formation de petites bulles à la surface
de la paroi chaude. Ces bulles grossissent et finissent par se détacher
de la paroi et laisser la place à d'autres bulles en formation. Elles
montent alors dans le liquide, provoquant une agitation s'ajoutant à la
convection naturelle.
Ceci explique pourquoi le coefficient de
transfert associé à un liquide en ébullition est supérieur à celui
associé à un simple échauffement de liquide.
Le régime de film correspond à la formation de bulles importante de gaz couvrant quasiment toute la surface chaude.
Le flux de chaleur pouvant être transmis par une paroi à un
liquide
en ébullition est limité lorsque le flux de vapeur généré est tel qu'un
film continu de gaz se forme à sa surface. Ce film joue alors un rôle
d'isolant thermique et le flux de chaleur peut brutalement chuter. Ce
phénomène est appelé la caléfaction.
Il se produit pour une
différence de température limite entre la paroi et le fluide en
ébullition qu'il est donc recommandé de ne pas dépasser.
Cette
différence de température limite ainsi que le flux de chaleur
correspondant
diffèrent selon les produits. Quelques exemples sont donnés dans le
tableau ci-dessous:
Liquide | Flux thermique maximum [kW/m²/°C] |
Différence de température limite [°C] |
---|---|---|
Eau | 1250 | 25 |
Isopropanol | 350 | 35 |
Isobutanol | 370 | 45 |
Ethanol | 450 | 35 |
Ethanol-Eau | 600 | 30 |
Acétone | 450 | 25 |
Coefficient de transfert thermique
Les vaporiseurs sont généralement dimensionnés pour fonctionner dans un régime de nucléation, parce qu'il est le plus efficace. Ce régime ne peut s'établir durablement que si le flux thermique est maintenu inférieur au flux thermique critique de caléfaction.Le coefficient de transfert thermique pour le coté du liquide à vaporiser est déterminé en se basant sur des corrélations obtenues expérimentalement.
De nombreuses corrélations reliant le coefficient de transfert à différentes propriétés physiques et conditions de fonctionnement ont été proposée. Elles sont connues sous le nom de leur auteur. Ci-dessous on listera les principales.
Rohsenow (1952)
Elle introduit un coefficient pour tenir compte de l'influence de l'état de surface de la paroi chauffante sur le mécanisme de nucléationForster et Zuber (1955)
Corrélation de Forster et Zuber (1955)
La corrélation de Forster et Zuber permet d'estimer le
coefficient de transfert thermique depuis une paroi chaude en
direction d'un liquide en ébullition.
Cette corrélation n'est valable que pour le régime de nucléation, tant que le flux thermique reste inférieur au flux critique de caléfaction.
Cette corrélation est simple d'utilisation et est
particulièrement utile lorsque les propriétés physiques du liquide
sont connues mais qu'aucune donnée expérimentale n'est disponible.
avec:
:
coefficient de transfert thermique [W/m²/K]
: flux
thermique critique [W/m²]
:
Températures de paroi et du fluide [°C, °K]
:
Pression saturante du fluide à la température de paroi et à celle
du fluide [Pa]
:
Masse volumique du liquide et de la vapeur [kg/m³]
:
Capacité calorifique du liquide [J/kg/°K]
:
Conductivité thermique du liquide [W/m/°K]
:
Viscosité du liquide [Pa.s]
: Tension
superficielle du liquide [N/m]
: Chaleur
latente de vaporisation [J/kg]
:
Accélération due à la gravité [9,81 m/s²]
Source:
H.K. Forster, N. Zuber
H.K. Forster, N. Zuber
Dynamics of vapour bubbles and boiling heat transfer
Am. Inst. Chem. Eng. J., 1 (1955), pp. 531-535
Mostinski (1963)
Corrélation de Mostinski (1963)
La corrélation de Mostinski permet d'estimer le coefficient de
transfert thermique depuis une paroi chaude en direction d'un
liquide en ébullition.
Cette corrélation n'est valable que pour le régime de nucléation, tant que le flux thermique reste inférieur au flux critique de caléfaction.
Cette corrélation est simple d'utilisation et est
particulièrement utile lorsque les propriétés physiques du liquide
ne sont pas disponibles.
avec:
:
coefficient de transfert thermique [W/m²/K]
: flux
thermique [W/m²]
: flux
thermique critique [W/m²]
:
Températures de paroi et du fluide [°C, °K]
:
Pression critique du fluide [bar]
:
Pression réduite du fluide
Source:
. L. Mostinski
Calculation of heat transfer and critical heat fluxes in
liquids. Teploenergetika, 66, 1963.
L. Mostinski
Calculation of heat transfer and critical heat fluxes in
liquids. Teploenergetika, 66, 1963.
Stephan-Abdelsalam (1980)
Quatre corrélations pour quantre types de liquides: eau, organiques, refrigérants et cryogéniquesK. Stephan, M. Abdelsalam
Heat transfer correlations for
natural convection boiling
Int. J. Heat Mass
Transfer, 23 (1980), pp. 73-87
Cooper (1984)
Nouvelle corrélation basée sur la pression réduite (pression/ P critique) des substances.M.G. Cooper,
Saturated nucleate pool
boiling – a simple correlation,
First UK National Heat Transfer Conference, IChemE Symposium,
Series 86, vol. 2, 1984, pp. 785–793.
Gorenflow (1993)
Corrélation utilisant un paramètre de référence spécifique à chaque liquide étudié et à l'état de la surface chauffante.Votre avis est précieux pour améliorer ce site.
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