La pression partielle d'un composé dans un mélange gazeux, est
la
pression qu'il engendrerait s'il était seul à occuper le volume.
S'obtient en multipliant la pression totale du mélange gazeux par la
fraction molaire du composé dans le mélange.
Exemple:
Un mélange gazeux à la pression de 1000mbars, constitué de 40 moles de
A et de 60moles de B.
La pression partielle de A est:
pA = 1000 x 40 / (60 + 40) = 400mbars
Toute substance liquide ou solide, émet des vapeurs en
quantité
telle que
la pression partielle de ce corps dans la phase gazeuse atteigne une
valeur d'équilibre qui dépend de la température.
Cette pression partielle est la tension de vapeur.
La tension de vapeur augmente avec la température. Lorsque la tension
de vapeur atteint une valeur égale à la pression totale qui règne au
dessus du liquide, il y a ébullition. Si la pression totale est égale à
la pression atmosphérique normale, la température est dite température
normale d'ébullition.
L'évolution de la tension de vapeur des corps purs avec la
température, est souvent représentée par une loi dite d'Antoine de
forme:
log(P) = A - B / (T + C)
ou log(P) = A - B / T
De nombreuses tables de constantes fournissent les valeurs de
A,B et C pour un grand nombre de corps purs. Ces paramètres sont
obtenus par régression de données expérimentales. Leur validité est
limitée au domaine expérimental qui a servi à leur détermination, et
celui-ci est généralement précisé dans les tables les compilant. Il est
fortement déconseillé de les utiliser au delà. Ce domaine est souvent
restraint aux températures inférieures à la température normale
d'ébullition, et donc aux pressions réduites.
Attention!
certaines publications se rapportent à une loi
d'Antoine
donnant le logarithme décimal de la pression et d'autres le logarithme
Népérien. La température peut être exprimée en Kelvin ou en Celsius.
Bien vérifier ce point avant d'appliquer les valeurs trouvées.
Pour les mélanges de composés entièrement miscibles, ayant un
comportement idéal, c'est-à-dire sans interaction. La loi de Raoult
exprime le fait que la pression partielle d'un composant dans la phase
gazeuse est affectée par son degré de dilution dans la phase liquide:
la pression partielle dans la phase gazeuse, de chaque composant du
mélange, est égale à la tension de vapeur du produit pur à la
température opératoire, que multiplie sa fraction molaire dans la phase
liquide.
Exemple pour deux composants volatils:
Un mélange liquide de 0,4moles A et 0,6moles de B à la température T.
A cette température, les tensions de vapeur de A et B sont:
- 1000mbars pour A
- 600mbars pour B
Les pressions partielles des composants dans la phase gazeuse seront:
1000 x 0,4 / (0,4 + 0,6) = 400mb pour A
600 x 0,6 / (0,4 + 0,6) = 360mb pour B
La loi de Raoult s'applique aussi pour les mélanges comportant des composants non volatils (polymères, sels, ...). Les sels dilués dans l'eau sont fréquemment dissociés en ions. Chaque ion est alors considéré comme un composant.
Exemple pour une solution de chlorure de sodium:
une solution aqueuse contenant 250 g/l de chlorure de sodium (masse
volumique: 1160g/l) (MNaCl=58,5)
contient 250 / 58,5 = 4,3 mole de NaCl pour (1160 - 250) / 18 = 50,6
moles d'eau. NaCl étant entierrement dissocié formant des ions Na+
et Cl- en quantités égales, la fraction molaire
de l'eau sera 50.6 / (2 x 4,3 + 50,6) = 0,85
La pression partielle d'eau dans la vapeur en équilibre à 20°C est: 23
x 0,85 = 19,6 mbars
Si les composés liquides en mélange ne sont pas entièrement
miscibles, chaque phase liquide se comportera comme si elle était seule.
La pression partielle de chaque composé en phase gazeuse sera la somme
des pressions partielles générées par chaque phase liquide.
La température d'ébullition de tels mélanges sera toujours inférieure à
la température d'ébullition de chaque constituant.
On emploie parfois le terme d'hétéro-azéotrope pour les désigner.
Dans le cas de systèmes très dilués, où un composé en faible
proportion se partage entre une phase gazeuse et un solvant liquide, on
préfère utiliser la constante de Henry (Hσ
).
La pression partielle à l'équilibre d'un composé gazeux dans la phase
vapeur, est proportionnelle à
sa concentration dans le solvant. Le coefficient de proportionalité est
la constante de Henry. Les valeurs pour de nombreuses substances et
solvants sont publiées dans la littérature.
Attention! plusieurs définitions co-existent:
Hσ,s = Pσ / Xσ
Hσ,s: coefficient de Henry du soluté "σ" dans le
solvant "s"
Pσ: pression partielle du soluté "σ" dans le gaz
Xσ: fraction molaire du soluté "σ" dans le
liquide
Yσ: fraction molaire du soluté "σ" dans le gaz
Cσ,l: concentration molaire du soluté "σ" dans le
liquide
Cσ,g: concentration molaire du soluté "σ" dans le gaz
Vérifier l'unité utilisée pour déterminer à quelle définition elle se rapporte.
A fortes concentrations, la loi de Henry tend à sous-estimer la pression partielle du soluté dans le gaz. Le domaine de validité de la loi de Henry dépend des systèmes. Pour l'ammoniac dans l'eau, la loi de Henry n'est applicable que jusqu'à une concentration de 0,16 mole/litre.
Cette température dépend de:
- la pression totale
- la composition du mélange
C'est la température pour laquelle un mélange de vapeurs
commence à condenser.
Cette température dépend de:
- la pression totale
- la composition du mélange
C'est le ratio, pour un composant, de sa fraction molaire en
phase gazeuse (y),
sur celle en phase liquide (x).
K = y / x
Cette
notion est souvent utilisée dans les programmes de calcul de
distillation, mais elle est loin d'une constante physique puisque elle
est affectée par de nombreux paramètres tels que:
- la température
- la pression
- la nature du composant
- la présence de composants en mélange
(souvent représentée par la lettre grecque alpha)
C'est une mesure de la facilité
de séparation de deux composants par
distillation.
C'est le ratio des rapports de concentration des deux constituants en
phase gazeuse (y), sur celui en phase liquide (x).
αAB = (yA/yB)
/ (xA/xB)
Le composant le plus volatil est dit composant léger.
Le composant le moins volatil est dit composant lourd.
Si les constituants sont supposés avoir un comportement idéal, leur volatilité relative devient le rapport de leur coefficient d'équilibre:
αAB = (kA/kB)
La volatilité relative des composants varie avec la température et donc de la pression de travail. Elle augmente aux basses températures et pressions de travail. C'est pourquoi les séparations de composants ayant une volatilité relative faible sera facilitée en opérant sous pression réduite.
Il est d'usage de placer le composant le plus volatil au numérateur; le coefficient de volatilité rekative est donc toujours >1.
L'écart de température d'ébullition est une autre manière
qualitative usuelle d'exprimer la volatilité relative des composants.
Si le mélange est idéal, le coefficient d'équilibre peut
s'exprimer
par le rapport de la tension de vapeur du composant sur la pression
totale.
K = Psat / Ptot
Si le mélange n'est pas idéal, le coefficient d'équilibre est modifié
par un coefficient d'activité (γ).
K = γ
x Psat / Ptot
Se dit d'un mélange se comportant vis à vis de la distillation
comme un corps pur.
Dans
ce cas, contrairement à ce que prévoie la loi de Raoult, bien que
les composés individuels aient des tensions de vapeur différentes, la
vapeur émise par le mélange a la même composition que le liquide dont
elle est issue.
On connaît de nombreux azéotropes binaires (à deux composants), ou
ternaires (à trois composants), plus rarement des azéotropes à quatre
composants ou plus.
La température d'ébullition du mélange est soit inférieure (azéotrope à
minimum) soit supérieure (azéotrope à maximum) à la température
d'ébullition des constituants purs.
La composition des azéotropes formés en distillation varie
avec la pression.
Ainsi l'azéotrope entre l'éthanol et l'eau contient:
- 89,4% mol d'éthanol à pression atmosphérique
- 90,2% mol à 380mmHg
- 92% mol à 190mmHg
Il peut même disparaître totalement en dessous d'une certaine pression.
C'est la cas par exemple du système acétone-méthanol formant un
azéotrope contenant 80% mol d'acétone à pression atmosphérique, et ne
formant plus d'azéotrope à des pressions inférieures à 100mmHg.
La variation de pression peut être une aide pour séparer les composés
formant des azéotropes.
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