L'écoulement de gaz dans une
tuyauterie présente les
particularités suivantes:
- Les frottements sur la paroi de la tuyauterie génèrent une
perte
de charge (diminution de la pression) progressive le long du parcours.
- La diminution de pression le long de la
tuyauterie provoque l'augmentation de la vitesse du gaz qui à son tour
augmente
la perte de charge. La variation de pression n'est donc pas linéaire en
fonction de la longueur.
- La vitesse du gaz ne peut dépasser une valeur
dite critique, qui dépend de la nature du gaz. Cette vitesse correspond
également à la vitesse du son dans ce même gaz.
- Une fois cette vitesse
critique atteinte,
la pression ne peut plus décroître (une diminution de la pression
aurait pour effet
d'augmenter la
vitesse qui est déjà maximum). Le débit est donc limité, et ne peut
être augmenté que par
l'augmentation de pression amont.
- L'expansion
du gaz étant due aux frottements contre la paroi, c'est une évolution
irréversible (on ne peut pas inverser le phénomène de frottement pour
retrouver l'état initial du gaz). Il y aura donc augmentation de
l'entropie du gaz.
- L'écoulement peut être de type adiabatique (sans échange de
chaleur avec l'extérieur) ou isotherme (à température constante) ou
encore polytropique (avec échange de chaleur conduisant à une
augmentation ou une diminution de température), ce
qui aura des conséquences différentes sur l'évolution de la masse
volumique du gaz.
- Si
aucun échange de chaleur ne se produit avec l'extérieur, l'expansion du
gaz sera isenthalpique (adiabatique mais non isentropique).
Pour de faible vitesses et donc de faibles pertes de pression, le gaz
peut être assimilé à un fluide non compressible et les équations,
beaucoup plus simples, décrivant les écoulements des liquides peuvent
être appliquées. Une erreur est alors introduite, d'autant plus
importante que la variation de pression est grande. On considère
habituellement que:
- pour une perte de pression inférieure à 10% de la pression
de la source, la masse volumique aux conditions à la source peut
être utilisée avec une erreur de quelques % seulement sur le débit
calculé.
- pour une perte de pression de 10 à 40% de la pression de la
source, il est préférable d'utiliser une masse volumique moyenne entre
la source et la décharge.
- pour des pertes de pression >40% de la pression de
la source, il convient d'utiliser des équations dédiées aux fluides
compressibles.
L'écoulement adiabatique d'un gaz dans
une
tuyauterie (Débit et profil de Pression)
est décrit par la relation de Fanno:
Elle
permet de calculer le profil de vitesses du gaz le long d'une
tuyauterie en fonction des propriétés du gaz et des caractéristiques de
la tuyauterie; les vitesses sont exprimées en nombre de Mach (M 1
en entrée et M2 en sortie).
Le
nombre de Mach est le rapport de la vitesse du gaz sur la vitesse du
son dans
le gaz. Il peut s'exprimer directement en fonction du débit, de la
pression et de la température du gaz.
Le
nombre de
Mach ne peut être supérieur à 1. Lorsqu'il atteint la valeur de 1 le
long de la tuyauterie, le régime d'écoulement est dit "critique"
("choked flow" dans la littérature anglo-saxonne). La valeur de Mach=1
ne peut être atteinte qu'à l'extrémité de sortie de la tuyauterie.
En régime critique la relation de
Fanno se simplifie puisque M2=1;
De la même manière que
pour la pression, la température statique du gaz dépend de sa vitesse.
Si pour un écoulement isenthalpique d'un gaz parfait, les températures
totales (au repos) sont identiques en amont et en aval de l'écoulement,
la température du gaz en mouvement est réduite. Cet abaissement de
température dépend de la vitesse. La température au point d'entrée est
généralement connue au même
titre que la pression. En écoulement isenthalpique la
température de sortie peut être calculée à l'aide de l'équation
4.
Dans ce type de détente la température du gaz demeure constante le long
de la tuyauterie. Comme le gaz en mouvement voit sa
température baisser, il est nécessaire d'apporter de la chaleur pour
maintenir cette température constante. Cette situation se rencontre
dans des tuyauteries de grande longueur, non isolées thermiquement,
enterrées dans le sol ou immergées dans l'eau, dans lesquelles le gaz
est transporté à faible vitesse.
Attention:
la quantité de chaleur apportée au gaz le long de son cheminement
augmente son enthalpie. Sa température au repos en aval ("température
totale" ou "stagnation temperature" dans la littérature anglo-saxonne)
sera alors supérieure à ce qu'elle était en amont.
La relation fondamentale décrivant le comportement d'un gaz en
évolution isotherme est:
Le profil de débit et de pression est obtenu en solutionnant
l'équation 5.
Variable |
Dimension |
Unité SI |
M: nombre de Mach |
- |
- |
P: pression du fluide |
ML-1T-2 |
N/m² |
V: volume du fluide |
L3 |
m3 |
T: température du fluide |
|
K |
L: longueur de la tuyauterie |
L |
m |
D: diamètre de la tuyauterie |
L |
m |
F: débit du fluide |
MT-1 |
kg/sec |
U: vitesse du fluide |
LT-1 |
m/sec |
f:
facteur de frottement de Darcy |
- |
- |
k = Cp/Cv: rapport des capacités calorifiques à
pression constante (Cp) et à volume constant (Cv) |
- |
- |
Mw: masse molaire du gaz |
M |
kg |
z: coefficient de compressibilité du gaz |
- |
- |
e: rugosité de la tuyauterie |
L |
m |
A: aire de passage |
L2 |
m² |
R: constante des gaz parfaits (8,3145 Pa.m3/mole/°K) |
|
|
M: masse
L: longueur
T: temps |